Poste de pesée
En premier lieu, tout véhicule qui arrive au site d’enfouissement doit s’arrêter au poste de pesée pour qu’une préposée puisse enregistrer le poids de ses déchets.
Le site est divisé en quatre sections
A. Aire de déchargement pour les petits véhicules
B. Aire de matières recyclables
C. Aire d’enfouissement
D. Aire d’enfouissement pour les matériaux de construction
A. Aire de déchargement pour les petits véhicules
Cette aire de déchargement manuel permet aux clients de jeter leurs petits volumes de déchets de façon sécuritaire sans devoir se rendre jusqu’à la cellule avec leur véhicule.
B. Aire de matières recyclables
Cette aire de récupération permet d’entreposer les gros matériaux en attendant qu’ils soient réutilisés ou expédiés au recyclage (appareils ménagers, réfrigérateurs, métal, pneus, bois). Les gaz réfrigérants contenus dans les réfrigérateurs sont nuisibles pour la couche d’ozone, c’est pourquoi ils sont extraits de chaque appareil avant d’être acheminés pour la récupération du métal. Une firme spécialisée procède à l’extraction des gaz qui sont ensuite réutilisés.
C. Aire d’enfouissement
Les déchets sont éliminés dans une cellule d’enfouissement. La cellule est conçue pour empêcher le lixiviat de pénétrer dans le sol et de contaminer les cours d’eau. Elle est construite à partir de 4 couches d’argile compactée de 15 cm chacune afin d’assurer son imperméabilité. De plus, deux géomembranes synthétiques y sont ajoutées, soit une géomembrane de PEHD de 60 millièmes de pouces (environ 1,5 mm) et une de 80 millièmes de pouces (environ 2 mm). Une géogrille est placée entre les géomembranes de PEHD afin de déterminer la présence de fuite dans la géomembrane principale (80 millièmes de pouces). Un géotextile recouvre ensuite la cellule et on y installe un système de drainage pour capter le lixiviat. Une couche de gravier de 45 cm recouvre ensuite le système de drainage et la cellule est enfin prête à recevoir des déchets.
Une cellule mesure 60 mètres de largeur par 200 mètres de longueur. Elle est conçue pour recevoir 100 000 tonnes de déchets. Son coût est d’environ 1 000 000 $. Les étapes majeures de la construction d’une cellule sont :
- Compactage de l’argile
- Installation du tuyau de captage du lixiviat
- Installation d’une géomembrane de PEHD
- Préparation de la géomembrane pour le raccordement
- Raccordement de la géomembrane aux composantes de la cellule d’enfouissement
- Contrôle de la qualité des raccordements et de la géomembrane
- Installation de la géogrille
- Installation du tuyau de récupération du lixiviat et couche de gravier
Les déchets éliminés dans la cellule ne sont pas brûlés. Ils sont compactés avec un compacteur mécanisé afin qu’ils occupent le moins d’espace possible dans la cellule. Cette pratique permet d’entreposer plus ou moins 800 kg de déchets par mètre cube. Les déchets sont recouverts d’une couche de terre afin de réduire les problèmes de vermines ou de rongeurs, les dangers d’incendies et aussi afin d’atténuer la dispersion des déchets par le vent.
Traitement du lixiviat
Le lixiviat est un liquide qui se forme lorsque la neige fondante ou la pluie s’infiltre à travers les déchets. La composition exacte du lixiviat dépend de la nature des déchets présents dans la cellule. Le site d’enfouissement sanitaire régional de Montagne-de-la-Croix est muni d’un système de traitement du lixiviat. Le lixiviat qui provient de la cellule d’enfouissement est acheminé aux différents bassins de traitement où s’effectue la transformation en un liquide traité et sain pour l’environnement.
Bassin d’aération
En premier lieu, le lixiviat provenant de la cellule d’enfouissement est acheminé au bassin d’aération où s’effectue le traitement primaire du liquide contaminé. Les aérateurs permettent de fournir l’oxygène aux bactéries qui mangent les micro-organismes.
Bassin de rétention
Par la suite, le lixiviat traité est dirigé dans le bassin de rétention muni d’aérateurs de surface qui permettent de maintenir le niveau d’oxygène de l’eau. Il agit comme un bassin d’entreposage du lixiviat traité afin de contrôler le débit acheminé dans le reste du système.
Filtres de sable
Le lixiviat est ensuite filtré dans des filtres de sable afin d’y enlever tous les métaux lourds qu’il pourrait contenir, en plus d’éliminer les particules en suspension et clarifier l’eau.
L’échantillonnage se fait à la sortie des filtres de sable. Il faut que le lixiviat traité rencontre les normes du Conseil canadien des ministres de l’environnement (CCME) avant que celui-ci ne soit relâché. Les conditions de relâche sont : la rencontre des normes environnementales et le débit de l’eau dans le ruisseau (endroit récepteur).
Si le lixiviat traité rencontre toutes ces conditions, celui-ci est relâché dans le bassin de sédimentation. S’il ne rencontre pas les normes environnementales à la sortie des filtres, celui-ci est réacheminé vers les bassins de traitement primaire ou secondaire (bassin d’aération ou de rétention) afin de poursuivre le processus de traitement.
Bassin de sédimentation
Le bassin de sédimentation reçoit les eaux de déchargement du lixiviat traité ainsi que les eaux de surface du site. Ces eaux sont relâchées dans le ruisseau Big Spring Brook qui longe le site d’enfouissement. La décharge s’effectue soit au printemps ou à l’automne, lorsque le ruisseau récepteur présente un débit d’eau plus élevé. Le lixiviat traité doit rencontrer les normes environnementales avant d’être relâché.
Mensuellement, des tests sont effectués à l’interne afin de vérifier l’efficacité du système de traitement des eaux et de s’assurer qu’il n’y a pas de contamination (eau de surface et nappe phréatique). Tous les trois mois, les mêmes tests sont effectués par des consultants externes. On ajoute à cette série de tests celui effectué dans les puits de monitorage pour une évaluation plus approfondie de la nappe phréatique. Des tests de piézomètre sont aussi effectués afin de vérifier l’accumulation d’eau dans la cellule d’enfouissement dans le but de s’assurer que l’écoulement du lixiviat se fait efficacement.
D. Aire d’enfouissement pour les matériaux de construction
Cette zone est réservée à l’enfouissement des matériaux de construction. Ces matériaux sont inertes, donc ils ne produisent pas de lixiviat. Ce sont : le béton, le bois, les matériaux isolants et les plaques de plâtre.